Comment expliquer un tel aveuglement, une telle obstination à croire le faux ?
Il faut remercier celui qui trompe son monde non pas l'éléphant mais la télévision. Cette formidable invention qui aura bientôt un siècle, un siècle de pure bonheur, de désinformation et d'abrutissement.
A
tout homme aimant un tant soit peu la France, à tout individu soucieux
de ne pas la voir saborder sa prospérité, sa démocratie et son art de
vivre, à tout dissident en guerre contre l’oligarchie financière et ses
desseins mondialistes, le pathétique spectacle de ces millions de
Français, mystifiés par le Théâtre de Guignol, se rendant comme des
moutons bien dressés aux urnes par aller voter leur propre mise en
esclavage, est un coup de massue sur la nuque.
Le
résultat avait beau être connu d’avance, en cette soirée d’avril 2012,
les patriotes et dissidents ont mal à la France. C’est le cœur serré de
colère, d’écœurement et, reconnaissons-le, aussi de tristesse, que votre
serviteur a découvert les scores des différentes marionnettes que les
presstituées osèrent pendant des mois appeler candidats à l’élection
présidentielle.
Cinq
ans de félonies ouvertes et assumées, de grossièreté et de mépris du
peuple n’ont pas empêché des Français, par paquets de millions, de voter
une nouvelle fois pour l’homme qui dans l’Histoire de France compte le
plus d’acte de haute trahison à son actif, ce président infâme, qui
déshonora le drapeau français en le trempant dans le sang de 50 000
libyens
qui, jusqu’à preuve du contraire, ne nous avaient rien fait : Nicolas Sarkozy.
qui, jusqu’à preuve du contraire, ne nous avaient rien fait : Nicolas Sarkozy.
Les
Français, toujours par millions, semblent également croire que le Parti
Socialiste est socialiste. Qu’importe que ce même parti ait crucifié la
France par l’Acte Unique et le Traité de Maastricht, béliers
néolibéraux. Qu’importe que Lionel Jospin se soit rallié au Pacte de
stabilité alors que durant sa campagne, il l’avait dénoncé et promis de
le « renégocier » (tout comme beaucoup de candidats, de Hollande à Le
Pen, demandent de « renégocier » les traités européens). Qu’importe que
ce même parti ait appelé à voter Oui à la Constitution européenne.
Qu’importe que Flamby, n’ait pas fait obstacle à la ratification du
traité de Lisbonne par le Congrès alors qu’en tant que premier
secrétaire du Parti socialiste, la chose était parfaitement en son
pouvoir.
Quelle
casserole manque-t-il au PS pour que le peuple comprenne qu’il est le
frère jumeau de l’UMP en matière de soumission à l’oligarchie
financière ? Comment expliquer un tel aveuglement, une telle obstination
à croire le faux ?
8,5
% du corps électoral a trouvé moyen d’aller voter François Bayrou, le
gag du siècle, celui qui propose l’ « unité nationale », soit en réalité
le regroupement de tous les valets de l’oligarchie ralliés aux traités
européens. Mais probablement, foudroyés et fascinés par l’irrésistible
charisme du candidat centriste, apparemment digne d’un François Ier,
d’un Bonaparte et d’un Robespierre, des Français, encore et toujours par
paquets de millions, lui donnèrent leur voix. Clovis, Philippe Le Bel,
Saint-Just, De Gaulle, ne vous retournez pas dans vos tombes, et
pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font.
Marine
Le Pen a finalement obtenu près de 20 % des voix. C’est beaucoup.
Emmanuel Goldstein étant une création du Parti, celui-ci a fait le score
que le Parti voulait qu’il obtienne. La seule possibilité pour que le
FN obtienne un meilleur résultat eut été qu’il lance des sujets
inattendus par le Système, tels la collusion de l’UMPS dans le French
american fondation ou la démystification de la construction européenne
par la révélation de sa finalité transatlantique. Force est de constater
que le FN, conscient de la stratégie de diversion que le Système attend
de lui, s’est dispensé de lancer les missiles précités. Chacun en
tirera les conclusions qu’il souhaite.
Mélanchon à 11,5 % ? Bravo à lui, il aura su fédérer cette race en fin de vie qu’est la bobocratie. Baroud d’honneur.
La
candidate franco-norvégienne à accent allemand se ridiculise à 2 %
malgré une certaine bienveillance médiatique. Tant mieux. Le spectacle
des Khmers Verts au fond du trou nous évite une irritation
supplémentaire.
NDA
n’a pas décollé. Son hostilité de pacotille à l’UE n’a trompé personne.
En bon faux dissident, il propose une renégociation des traités
européens et non leur dénonciation pure et simple. Il n’a pas compris
qu’il est impératif pour la survie de la France que le droit de l’Union
européenne ne s’applique plus. De même n’a-t-il pas compris que le
retour à des crédits de la Banque de France à taux 0 ne doit pas servir à
rembourser la dette, mais uniquement à financer les déficits futurs. La
problème de la dette ne se règlera que par une banqueroute partielle,
banqueroute d’autant plus légitime que la dette, elle, compte tenu de la
façon dont elle a été mise en place, est absolument illégitime. NDA ne
méritait pas mieux que 1,8 %.
Cheminade ?
Le Système lui a donné ses 500 signatures pour décrédibiliser la
critique de l’oligarchie financière. Indéniablement, Cheminade dit
beaucoup de choses justes et pertinentes mais un traitement médiatique
malhonnête et il faut le dire, certaines maladresses programmatiques aux
consonances new-age ont achevées de le desservir, et sa cause avec.
Ne parlons pas des trotsko-ringards, ils ne servent à rien.
La
seule branche à laquelle s’accrocher est l’abstention…mais ne nous
mentons pas à moins de 20 %, celle-ci est encore beaucoup trop faible
pour changer quoi que ce soit.
Le
message de l’abstention est absolument inaudible aux générations les
plus âgées. Pour elles, le droit de vote est synonyme de démocratie.
Regrettable mais explicable d’un point de vue historique. En revanche,
pour un jeune, première victime de la crise et de la mondialisation
néolibérale, informé par internet, conscient de l’artificialité du
Théâtre de Guignol et non encore victime de l’ « habitus » du droit de
vote, il est absolument honteux de se rendre à l’urinoir (autre nom de
l’isoloir).
Les
Français, donc, ont voté. Ils s’entêtent à croire qu’il y a quelque
chose à attendre de cette classe politique pourrie, misérable,
répugnante et indigne. Simone Weil disait de la France de
l’Entre-deux-guerres qu’elle avait haï la guerre qui l’avait empêché de
dormir et qu’une fois la défaite consommée, elle s’était donnée à Pétain
pour pouvoir continuer de dormir avec un semblant de sécurité. Une
réflexion analogue est parfaitement transposable à la situation
actuelle : les Français se donnent à l’UMPS pour continuer à se voiler
la face sur la vague déferlante que le futur vainqueur ne manquera pas
de lancer sur ordre de l’oligarchie financière.
Le
peuple français n’a pas voulu comprendre la tragédie dans laquelle il
s’enlise. Il aurait pu pourtant, en usant de bon sens et de raison
élémentaire, mais il s’y est refusé, tétanisé à l’idée de déroger aux
convenances du politiquement correct. Soit. Puisqu’il n’a pas voulu
comprendre par lui-même, alors l’Histoire se chargera de lui ouvrir les
yeux de force en le dépucelant par la souffrance. Le malheur réussira là
où la raison a échoué. La simple poursuite de l’application du droit
européen dans un premier temps, puis les plans d’austérité inévitables
qu’imposeront le maintien dans l’Union européenne dans un second temps,
auront raison des dernières illusions du peuple et alors, enfin, le
changement sera possible.
Mais
en attendant, et pour les cinq années à venir, le peuple français s’est
condamné à ramper dans la boue. Quoiqu’on en dise, il l’aura cherché et
l’aura trouvé.
Entende qui a des oreilles pour entendre.
Adrien Abauzit, pour Mecanopolis
merci pour ce texte plein de bon sens !!!
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